2ème partie

Tatiana semblait ennuyée de voir son amie tomber comme cela sans raisons apparentes. Après une rapide consultation du corps toujours inerte,  pour s’assurer qu’aucune blessure ou disfonctionnement physique ne soit à déplorer…

«C’est sûrement dû à un régime alimentaire draconien, bien que cela ne lui ressemble guère »

Avec son expérience de la médecine, elle déduit que l’évanouissement, ne pouvais être que le résultat d’un choc émotionnel…

Elle cherchait à se remémorer les évènements, et effectivement, l’attitude de Jazz avait attirée son attention…

Sa précipitation, quand il découvrit l’identité du corps de la jeune femme qui reposait à même le sol ; la façon étrange qu’il avait de la dévisager ; mais surtout cette lueur dans le regard… Elle aurait juré que celui-là, y était pour quelque chose !

Depuis combien de temps, Myliss gisait-elle là, sur le marbre froid?
Son corps ankylosé, meurtri par la chute, la faisait souffrir… Son subconscient lui permettait d’entendre des voix autour d’elle,  tour à tour celle de Tatiana, puis celle de Jazz…

« Ciel ! Je rêve c’est mon mari ! »

Elle puisa la force de se réveiller pour enfin sortir de cet état létargique… Elle entrouvrit les paupières…

-Myliss ! Murmura Jazz…

Il était très pâle, son regard déjà sombre semblait viré au noir.

- S’il te plait Jazz, dit Tatiana très professionnellement, tu devrais nous laisser un peu seules… Je pense que ça va aller maintenant, je vais m’occuper d’elle. Si tu veux te rendre utile, tu peux servir un petit remontant… Tu sera gentil…

Cet intermède l’avait beaucoup secoué, lui aussi avait besoin de reprendre des forces, et ses esprits ! De voir Myliss, ici se soir, ne faisait pas partie de ses plans.

Myliss - (d’une voix agressive) : Que fait-il ici ?

Tatiana - (d’une voix douce) : Calme toi, tu ne devrais pas te mettre dans tous ces états.

Myliss - Jazz est -il ton fiancé ?

Tatiana - Écoutes, tu ne m’as même pas laissé le temps de le présenter. Il n’est pas mon fiancé.

Myliss - (d’une voix autoritaire) : Alors que fait-il chez toi ?

Tatiana - (sur un ton de reproche) : Mais voyons Myliss ! Au lieu de t’emporter comme cela tu devrais plutôt m’expliquer ce que cet homme représente pour toi…

Comme un flash, la réponse lui semblait subitement évidente !

Tatiana - (d’une voix lucide) : Ne me dis pas qu’il s’agit de…

Myliss - (affirmative) : Si si, c’est lui ! Le père de mes enfants !

Tatiana - (extra-lucide) : Oooh ! Je comprends tout maintenant !

Myliss - (plus calme) : Excuse moi de gâcher ta soirée, mais j’ai eu une très longue journée, le voir là, m'a littéralement cassée !

Tatiana - (compatissante) : Bah ! Ce n’est rien, si  j’avais su, je n’aurais jamais accepté qu’il vienne avec Stephen… Tu restes ?… Lui, va partir… Fais moi confiance !

Myliss - (d’une voix vive) : Non… surtout pas, je vais mieux à présent. Je n’ai pas envie qu’il disparaisse à nouveau.

Tatiana - Alors, on fait quoi ?

Myliss : Tu me présente ton futur fiancé, comme convenu et moi je m’occupe de mon ex mari…

Conclu Myliss remontée à bloc ! Elle subissait les effets d’une grande confusion, avec en tête une seule certitude :

«Jazz ne s’échappera pas comme la dernière fois, J’ai une surprise pour lui, et de taille !

Avec l’assurance, et l’aisance digne d’une comédienne confirmée, elle se préta aux présentations d’usage…

Stephen était un homme charmant, commandant dans la marine, et ami de Jazz depuis l’école de contre espionnage… On peut dire que Tatiana avait trouvé chaussure à son pied, leur attraction l’un pour l’autre était incontestable….

Tatiana s’adressant à Stephen :

- Figures toi que ma meilleure amie, et ton copain se connaissent !

Dit-elle en l’entraînant vers une autre pièce, tout en lançant un regard évocateur à Jazz et Myliss, très embarrassés…

Enfin seuls, Jazz s’empressa de la rejoindre.

- (d’une voix profonde) : Myliss, comment te sent tu ?

Myliss - (sur la déffensive) : Est-ce que cela  t’a jamais intéressé ne serait-ce qu’une minute ces dix dernières années ?

Jazz - escuses moi… Je suis rentré de l’étranger ce mâtin même, j’ai eu des affaires à régler… et je crois que mon avocat a essayé de te joindre ?

Myliss - (sentant la moutarde lui monter au nez !) : C’était donc cela ! Et bien figures toi que mon nom de famille c’est BRAWN… Est-ce clair ?!

Jazz - Tu as quitté l’appartement sans laisser d’adresse, J’ai passé la jounée à chercher ! Je voulais qu’il revoit certains points avec toi… Parce que contrairement à ce que tu as déclarer pour annuler notre mariage, je ne suis pas disparu !

Myliss - (la gorge nouée) : Tu t’ais fait enlever par une bande de harpies en chaleurs peut-être ! Ou encore une Diva vampirisée t’a envoûté ! Espèce de lâche !!!

La jalousie longtemps restée enfouie, éclatait au grand jour. Tour à tour, les émotions se succédaient… De  rage, elle tourna les talons pour se rendre au salon...
Espérant ainsi ravaler ses sanglots !

Seulement, lui ne comptait pas en rester là…
Jazz la serra contre lui… Prise de convulsions, elle se laissa aller, et pleura toutes ses larmes…

Quelques minutes s’étaient écoulées. La tête posée sur son épaule, elle pouvait sentir les effluves de son parfum discret et sensuellement viril…

Lui pensait : «Je rêvais de cet instant depuis si longtemps…»

Elle pensait : «Ciel ! Il ma tellement manqué… »

Le balancement de leur corps enlacés, provoquait un frottement imperceptible,  rappelant douloureusement leurs étreintes…
Les mains larges de Jazz, posées sur le galbe de ses hanches lui procurait une sensation chaude et agréable… Son souffle chaud et court sur sa nuque, la fit tressaillir…

- (d’une voix rauque) : Je suis heureux de te retrouver Myliss…

Conscient de son pouvoir, Jazz emprisonna un peu plus le corps de Myliss. Elle pu deviner le signe de son désir !

« Ciel ! Retiens moi ! » implorait-elle.

Ces instants d’égarements devenaient insupportables… Myliss dû fournir un effort surhumain pour s’arracher de ses bras et se ressaisir… Elle pensait :

«Serais-je devenue folle ! Je dois partir… et tout de suite… Mes enfants doivent m’attendre !»

Alors, elle repoussa Jazz… Se dirigea vers le hall… En entendant ses pas  suivrent…  Elle ne pu s’empêcher de lui lancer d’un air provocateur :

- Tu diras à ton avocat que j’accepte de l’écouter.  Mais je veux que tu saches qu’à mon avis, il n’y a aucune raison valable pour un homme marié, d’abandonner femme et enfants, et disparaître comme tu l’as fait !
A cet instant précis, elle voulu le faire souffrir…

- Que dis-tu ?

- Oui ! J’ai dit : femme et enfant ! J’étais enceinte Jazz…

Le cœur soulagé d’avoir pu enfin lui dire ce qu‘elle avait traversé et beaucoup trop bouleversée pour en supporter d’avantage,  Myliss s’enfuit…

Jazz cloué sur place faisait face à ses propres tourments :

- Myliss ! Cria -t-il… Puis pour lui même :« nooon... Ce n’est pas possible !  Mon amour… »